Qui est Rob Roy ?
Naissance d'un artiste
Né à Mont-de-Marsan dans les Landes, le 3 octobre 1909, Rob Roy (pseudonyme à partir des initiales de son nom Robert de la Riviere et du nom du célèbre héros de Walter Scott) fut, dès sa jeunesse un amoureux fou de l’automobile et du dessin.
Rob Roy n’a cessé de dessiner, de peindre et de croquer tous les évènements qui ont traversés sa vie. C’était un besoin instinctif qui l’a conduit à parfaire son sens de l’observation pour mieux traquer l’instant, le mouvement et l’action. Il sut, grâce à ce don, faire vivre les voitures de compétition des belles années, les Vintages, et laissa ainsi un témoignage illustre de l’époque.
Son père, très bon caricaturiste et dessinateur animalier, principalement de chevaux (moyen de transport de l’époque), lui transmit le don du dessin et le goût de l’automobile. De cette dernière il fut un précurseur, avec l’achat d’une des premières voitures à brûleurs, puis une De Dion-Bouton et, vers 1913, une douze chevaux Rochet-Schneider.
Les as du volant de l'après Grande Guerre
La Grande Guerre stoppa l’élan de la construction automobile, mais, aussitôt après 1918, la fabrication reprend et des compétitions s’organisent sous le contrôle de l’Automobile Club de France.
Ainsi, en 1926, Rob Roy assiste pour la première fois à la plus belle course du monde, les Vingt-quatre Heures du Mans. C’est le coup de foudre ! Rob Roy devient alors un spectateur régulier, admiratif et attentif de ces duels automobiles entre des as du volant, tels Varzi, Novorali, Chiron, Sommer, Ascari, etc. Passionné par ces mécaniques nouvelles, Rob Roy en retrace ses souvenirs sur le papier.
A l’âge de seize ans, il conduit (sous l’œil bienveillant de son père) la nouvelle Rochet Schneider de dix-huit chevaux, un véritable “camion”, à la direction lourde et sans démarreur, mais il se croit déjà le roi de la route.
De 1929 à 1930, Rob Roy part au service militaire, période qui lui est bénéfique pour perfectionner ses connaissances mécaniques. Il est en effet affecté à Versailles comme instructeur au 19ème train-auto.
En 1930, Rob Roy dessine pour la première fois pour le journal La Petite Gironde, à l’occasion du Grand Prix de Bordeaux. Déjà, ses dessins révèlent un authentique talent, au style très personnel.
Fasciné par les Bugatti, mais ne pouvant encore accéder à son rêve d’en posséder une, Rob Roy achète sa première voiture, une Salmson. Il la trouve si vilaine qu’il décide de la transformer en voiture “sport”, c’est-à-dire de supprimer la carrosserie et de monter juste un baquet comme le faisaient les essayeurs de l’époque. Malgré les nombreux défauts de cette voiture “sport” (pas de freins, moteur poussif, des roues qui se dévissaient…), il a l’impression de rouler en Bugatti.
Moto et Bateau
N’ayant toujours pas les moyens d’entretenir une voiture plus moderne, et toujours avec le même appétit pour la mécanique et l’évasion, Rob Roy découvre alors la moto et, la considérant “comme un cheval”, il invente le motocross dans les dunes de Royan.
Il fait alors la connaissance d’André Sirejols, et il lui achète une BNC 1000 cm3 d’occasion qui lui permet de s’engager dans des rallyes, courses de côte, dont la plus retentissante est le Bol d’Or, dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye.
Il continue à dessiner des affiches et des catalogues. La photo couleur n’était pas encore commercialisée, ses dessins sont très appréciés et font souvent l’objet de couvertures de revues automobiles et sportives : Moto Revue, Action Auto, L’Equipe, …
Grâce à ses dessins, Rob Roy réalise enfin son rêve et achète une Bugatti 2300 turbo type 43 et, avec tout une équipe de mordus et futurs champions (Sommer, Baudroy, Pison, …), il sillone les routes de France.
Puis encouragé par son ami Charles Escoffier, passionné des bateaux à moteur, il se lance dans un nouveau sport : le moto-nautisme.
La Guerre de 40
1939, déclaration de la guerre. Il s’engage dans la 3ème division cuirassée près de Reims. Fait prisonnier par les Panzer SS en juin 1940, il se retrouve au camp de Krems en Autriche, d’où il s’évade en décembre 1940 pour retrouver sa famille en mars 1941. De cette dramatique et dure période, Rob Roy laisse un carnet de guerre vivant, coloré et précis.
Les années 50
Après la guerre, Rob Roy reprend une activité professionnelle intense, principalement au service de l’industrie automobile, et consacre son temps libre à rester l’ami des grands champions de l’époque et à côtoyer le milieu de la compétition automobile, même si l’ambiance n’est plus la même.
Il est aussi illustrateur pour de nombreux magazines spécialisés : L’Action Automobile, L’Automobile, etc. On trouve également sa signature au bas de plus d’une affiche de grand prix. Rob Roy dans son atelier
Un artiste accompli
Dans les années cinquante, Rob Roy abandonne le milieu de la compétition automobile, nombre de ses anciens amis ayant disparu ou s’étant retirés des circuits.
Homme au caractère courageux, énergique et passionné, Rob Roy continue à peindre pour son plaisir les bolides de la grande époque, avec de plus en plus d’obstination pour le détail technique et historique, et ce jusqu’à la fin de sa vie en octobre 1992.